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 (ledo) i need you, baby.

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Nanna Miyano

Nanna Miyano

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MessageSujet: (ledo) i need you, baby.   (ledo) i need you, baby. EmptyMer 21 Oct - 23:17


Ledo & Nanna
J’ai voulu dire quelque chose de drôle, mais rien ne m’est venu à l’esprit. Rien ne m’a même effleuré. Pas de doute, c’est maintenant Que je dois essayer.

Nanna était amoureuse. Tellement qu'elle avait senti son cœur s'affoler en sentant le regard de Ledo Agranov sur elle. Il parlait peu, mais lorsque le son de sa voix résonnait enfin, elle flottait, ronronnait, à la façon d'un chaton. Ledo était « spécial » – c'était d'ailleurs le terme qu'avait employé Diana pour le qualifier. Oui, sans doute, qu'il était « spécial. » Silencieux, dans son monde. Il avait un imaginaire si vaste, peuplé de toutes sortes d'histoires dont elle ne connaissait que certains détails. Nanna ne vivait pas dans sa tête, à l'inverse de Ledo. Nanna avait besoin de sentir, toucher, voir. Elle avait besoin d'entendre des « je t'aime » et de sentir des bras s'enrouler autour de ses hanches fines. Elle avait besoin d'attention, Nanna. Ses parents l'oublièrent tant de fois qu'elle en vint à, elle-même, oublier que l'amour n'avait pas toujours besoin de scène pour s'exprimer. L'amour de Ledo était discret, comme lui. S'il était discret, cela ne voulait pourtant pas dire qu'il n'existait pas. Or, Nanna ne parvenait pas à sentir sa présence, et finit par claquer la porte, toute persuadée qu'elle s'était fait des idées et qu'il n'était pas amoureux d'elle. Elle pleura, beaucoup, enfermée tout au fond de sa chambre, un plaid tout doux sur les épaules. Son cœur avait saigné et pleuré dans le même battement. Elle eut l'impression que la terre s'arrêtait de tourner, et elle était sûre, aussi, qu'elle ne s'en remettrait pas. Comme toutes les jeunes-filles amoureuses pour la première fois, elle avait fait un drame terrible. Sa tristesse était grande et bruyante. Eita, en voyage d'affaires, pinça les lèvres en entendant les pleurs suffocants de sa petite-sœur à l'autre bout du fil. Il ne pouvait pas bouger, venir la rejoindre, la réconforter. Il lui conseilla, alors, de respirer. Ensuite, il lui rappela qu'elle était jeune et qu'il était normal qu'elle ait l'impression que son monde s'était effondré. Or, ce n'était qu'une illusion provoquée par la douleur. Son monde était toujours debout, et il l'attendait dehors. Sa blessure se cicatriserait avec le temps. Ses larmes, aussi, sécheront. Là, elle avait mal, mais, bientôt, elle se regarderait de loin et comprendrait qu'elle n'aurait pas dû autant pleurer. Il avait raison, mais toute cette affaire prit plus de temps qu'il ne le pensait. Quelques mois après, Nanna avait bien repris le cours de sa vie, et elle avait même bu plusieurs cafés avec un charmant jeune-homme qui bossait avec elle. Mais elle restait « coincée », « bloquée » dans tout son amour pour Ledo. Quand son collègue tenta de l'embrasser, après l'avoir ramené chez elle, elle détourna le visage et répondit qu'elle était désolée mais elle n'était pas encore tout à fait prête à se relancer dans une nouvelle relation. C'était le cas. Toutes ses pensées finissaient, inévitablement, par la ramener à Ledo. Elle regretta tant de fois de l'avoir quitté, et elle se sentit bête. Il ne l'aimait pas, pourquoi serait-elle restée plus longtemps avec lui ? Aucune fille ne devait s'infliger « ça », même avec l'amour dans la balance. Mais Nanna se trompait. Elle était même totalement passée à côté. Eita, dans l'après-midi, toujours au téléphone, lui conseilla de sortir de chez elle et d'aller acheter la nouvelle bd de Agranov. Elle fronça les sourcils, fut difficile à convaincre, mais finalement la curiosité s'invita et elle s'exécuta. Là, elle venait de finir de la lire, assise en tailleur sur son canapé, sa chienne allongée sur le sol, juste à côté. Lorsqu'elle tourna la dernière page, elle comprit réellement ce que « se sentir bête » voulait dire. Elle passa une main dans ses cheveux noirs, pour une fois détachés. Très vite, les larmes coulèrent sur ses joues. Conne, voilà, elle avait été conne. Elle alluma une cigarette dans un nuage de fumée, se concentra sur sa respiration pour se calmer. Elle fumait peu, mais, là, c'était bien une « situation de crise ». La bd venait de lui foutre une grande claque dans la gueule. Son cœur s'emballa de plus belle, mélangeant tristesse, joie, et peur. La peur prit le pas sur toutes les autres émotions. Elle avait envie de courir le retrouver, mais elle craignait déjà qu'il la repousse. Elle lui avait fait du mal, elle ne le réalisait que maintenant. Une quinzaine de minutes plus tard, elle décida d'écouter son instinct. Elle essuya ses larmes, bondit hors de son canapé, et posa la bd sur sa table-basse, près du cendrier. Elle se pressa dans sa chambre, ôta son ensemble jogging rose bonbon, le remplaça par une jupe patineuse colorée et un débardeur ample, puis sautilla jusqu'à la salle de bain en enfilant ses escarpins d'un étrange bleu électrique. Elle se maquilla, peigna ses cheveux, et s'aspergea d'un peu de parfum. Un dernier coup d’œil au miroir, elle traversa son appartement, attrapa son sac et sa veste au vol, puis caressa la tête de sa chienne avant d'enfin disparaître, si vite qu'elle en oublia presque de fermer à double tour. (…) Devant la porte de l'appartement de Ledo, elle prit une grande inspiration. Ledo, sortant peu, ils avaient passé des heures entières dans cet immeuble. Son cœur ne cessait de battre à tout rompre dans sa poitrine, et lorsqu'elle leva le poing pour cogner, la peur arrêta son geste. Respire, Nanna, respire. Un « merde » bouscula son courage, elle frappa d'un seul coup la porte. L'attente n'était qu'une torture de plus, et elle se mit à tortiller une de ses mèches pour « passer le temps », son sac pendouillant près de ses jambes. Elle avait les yeux encore rouges, même si le maquillage sauvait les meubles. Lorsqu'il ouvrit, elle pinça les lèvres en posant les yeux sur lui. Il était tellement beau, des semaines qu'elle regardait les photos qu'elle avait de lui sur son portable. Un faible «  » s'échappa seulement de ses lèvres, son regard fuyant, préférant ses chaussures. Elle se sentait toute petite, toute ridicule. « Je peux entrer ?... Si tu ne veux pas me voir, je comprendrais. »   
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MessageSujet: Re: (ledo) i need you, baby.   (ledo) i need you, baby. EmptyDim 25 Oct - 14:19

Il n'avait connu qu'une histoire de couple avant de rencontrer Nanna. Était tombé un jour sur Anna qui avait pourtant passé sa vie dans le même quartier que lui, celui qui l'avait vu naître et grandir sans qu'ils n'échangent le moindre mot ou le moindre regard. Elle l'avait bousculé en sortant d'une épicerie, s'était excusée avec empressement en se penchant pour récupérer ce qu'elle avait laissé tomber, les deux sachets de papier marron qui s'étaient déversés à leurs pieds. Elle était confuse, avait répété ses pardons deux, ou peut-être trois fois, et lui avait souri. Ledo en était tombé amoureux à la façon d'un éclair frappant la terre, sans prévenir et avec une brusquerie magnifique. Anna avait posé sur lui ses deux grands yeux bleus, lui avait dit le reconnaître : il était ce garçon toujours solitaire, que l'on voyait seulement entouré des membres de sa famille, de son frère quand il était plus jeune, jusqu'à ce qu'il parte à son tour. Il était ce garçon qui se perdait souvent dans des mondes qui n'appartenait qu'à lui, et que eux ne pouvaient qu'entrevoir en tournant les pages de ses bandes dessinées, laissant couler leurs regards sur les courbes de ses héroïnes, se laissant porter par leurs aventures et riant, pleurant en découvrant ses mots dans les bulles. Ledo lui avait répondu qu'il la reconnaissait elle aussi, la petite couturière qui vivait dans le même immeuble que son oncle, et lui avait proposé de la raccompagner. Il lui devait bien ça, porter les sacs qu'il avait malencontreusement fait tomber sur le trottoir, ces sacs qui avaient été la préface de leur union. Anna et Ledo étaient restés de longues années ensemble, si bien qu'Anna avait fini par donner les clés de son appartement pour prendre celles du sien. Elle les possédait toujours, alors que leur union s'était brisée sans cris, sans haine, sans larmes ni douleur deux années auparavant. Elle venait souvent le voir, veillait à ce qu'il ne manqua de rien car elle l'avait déjà vu passer des jours sans qu'il ne tente le moindre pas hors de chez lui, concentré dans son univers au point de perdre de vue la réalité, d'oublier qu'elle était palpable, belle, vivante autour de lui. Anna ne l'avait pas jugé, ne l'avait pas trouvé étrange et ne l'avait pas plaint. Elle avait compris que le jour de la mort de ses parents, une partie de sa vie s'était arrêtée avec eux. Qu'il portait en lui une blessure qui avait changé à jamais ce garçon déjà timide, ce garçon qui fréquentait des établissements privés de Manhattan, aurait pu devenir quelqu'un de grand, quelqu'un capable de changer le monde par le simple poids de sa parole, mais avait choisi de s'y dissimuler, plutôt que de devenir l'un de ses meneurs. Anna avait beaucoup de tendresse pour Ledo, le voyait plus comme un ami que comme un amant, avait joué le rôle d'une mère pendant leurs six années passées à deux, avant de se rappeler qu'elle n'en était pas une et restait une femme. Aujourd'hui, Anna était mariée, la bague scintillait sur son doigt et son ventre s'était récemment arrondi. Elle nageait dans le bonheur doux des couples que l'on peut croiser chaque jour dans la rue sans leur porter le moindre regard, ces anonymes du quotidien. Quand elle avait entendu parler de Nanna, elle avait froncé les sourcils. S'était assise sur le canapé en croisant les jambes et lui avait demandé s'il était certain de véritablement vouloir fréquenter cette fille. S'il l'aimait, ou s'il cherchait seulement à tromper sa solitude. Ledo lui avait répondu que oui, il l'aimait, car il chérissait sa solitude comme on peut chérir un membre de sa famille, et qu'il ne s'en serait jamais détaché pour une simple aventure. Il lui avait parlé de leur premier baiser, qui avait été cette même préface que les sacs tombés à leurs pieds quelques années plus tôt, et, de guerre lasse, Anna avait simplement soupiré en lui disant de faire attention : son cœur était déjà fragile, il n'avait pas besoin d'une femme pour le malmener. Ledo avait passé deux années seul et, plusieurs fois, avait pris peur face à Nanna. Il craignait de ne pas retrouver les automatismes d'une vie de couple, et sa peur avait fini par les éloigner. Ledo n'arrivait pas à communiquer, s'était enfermé pendant de longues années dans un silence dont son propre frère n'avait pas réussi à le sortir. Il était comme une machine grippée et souffrante que l'on utilisait avec la plus grande des patiences et qui, parfois, malgré tous les efforts, ne réagissait pas. Son cœur appartenait à Nanna, entièrement. Son âme s'était attachée à elle d'une façon nouvelle. Elle n'était ni mère, ni amie, elle était la Femme qu'il n'avait jamais espéré rencontrer. Nanna était pleine de couleurs, pleine d'une vie éclatante. Elle était un soleil dont les éclats l'avaient parfois aveuglés, lui faisant souvent détourner les yeux de peur de se brûler. Comment avait-elle pu être séduite par lui ? Il n'avait rien à lui apporter, répondait à ses marques de tendresse mais pas assez pour qu'elle s'en rende compte. Les je t'aime étaient restés bloqués au fond de sa gorge, bien que ses yeux n'aient eu de cesse de les crier. Puis, Nanna était partie, et le monde de Ledo s'était retrouvé soudain plus vide. Il ne connaissait aucune autre forme de communication que ses dessins, l'art lui venait simplement. Avec un crayon en main, il lui semblait possible de dire tout ce qui pouvait se trouver dans son cœur. La bande dessinée avait été publiée, mais Nanna, peut-être, ne la lirait jamais. Pourquoi le ferait-elle ? Elle avait rompu, coupé le lien qui les unissait, et le simple nom d'Agranov lui était peut-être aujourd'hui intolérable ou sans importance.

On sonna à la porte de son appartement. Ledo mit quelques instants avant de s'en rendre compte. Passa une main sur sa nuque, s'étira et se leva finalement de son canapé. Il ne prit pas la peine de regarder dans le judas, pensant qu'il s'agissait d'un de ses cousins, d'une tante, de sa grand-mère peut-être. Anna n'aurait pas pris la peine de frapper à la porte, elle aurait ouvert en grand et se serait annoncé par le motif de sa visite avant même de lui souhaiter le bonjour. La voix de Nanna s'imposa avant même qu'il ne réalise qu'elle se trouvait face à lui. Il resta figé sans lui répondre, un sourcil arqué. Il ne l'espérait plus, et la surprise le pétrifiait. Quand il se rendit compte que les secondes avaient défilé sans qu'il ne prononce le moindre mot, un sourire confus s'invita sur ses lèvres, et Ledo s'écarta de la porte pour lui laisser la place. « oui, bien sûr, entre. » Il mordilla l'intérieur de sa joue, avançant un peu plus dans l'appartement à la recherche de son paquet de lucky strike, lui laissant le soin de refermer derrière elle. « je ne pensais plus te revoir. » il en sortit une de son paquet, la glissa au coin de ses lèvres, approcha la flamme de son briquet et inspira une première bouffée. « tu vas bien ?» lui demanda-t-il simplement, se perdant un instant derrière un nuage de fumée grise.
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